C’est une scène qui défraie la chronique au Nigeria : deux jeunes influenceurs, Idris Mai-Wushirya et Basira Yar-Guda, ont été condamnés par un tribunal islamique de l’État de Kano à se marier dans un délai de soixante jours. Leur faute : avoir publié sur TikTok une courte vidéo dans laquelle ils s’échangent des gestes affectueux et un baiser, considérés comme une atteinte à la pudeur dans cette région régie par la charia. Face au tollé provoqué dans la communauté conservatrice, la juge Halima Wali a rendu un verdict inédit, ordonnant à la police religieuse, le Hisbah Board, de superviser leur union afin de « restaurer la morale publique ».
Cette décision, largement relayée par les médias locaux et internationaux, a immédiatement suscité un vif débat. Tandis que certains saluent une mesure exemplaire pour préserver les valeurs religieuses, d’autres dénoncent une atteinte à la liberté individuelle et au consentement. Dans un pays où les traditions islamiques côtoient les réalités d’une jeunesse hyperconnectée, l’affaire met en lumière la fracture entre modernité numérique et conservatisme social. À Kano, le baiser de deux TikTokeurs a ainsi pris des allures d’affaire d’État — transformant une simple vidéo virale en mariage imposé.
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