Malgré son retrait officiel de toutes les cérémonies de distinction nationales, le nom de Dez Altino figure parmi les nominés aux Kundé d’or 2025. L’artiste, estimant que sa volonté n’a pas été respectée, a saisi la justice pour obtenir le retrait de son nom sur la liste des nominés.

Le jeudi 24 avril 2025, le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1 examinera une affaire qui suscite beaucoup de commentaires dans le milieu culturel burkinabè.
Lors d’une conférence de presse animée le 22 mars dernier, le « Prince national » annonçait publiquement qu’il ne participerait plus à aucune compétition ou cérémonie de distinction au plan national. L’artiste justifiait sa décision par sa volonté de se consacrer désormais à la production d’autres talents via sa maison de production Altino Prod. « Je ne peux pas soutenir mes jeunes frères et sœurs et être en compétition avec eux à la fois », avait-il déclaré, insistant que sa décision n’était motivée par aucune frustration.
Contre toute attente, à la publication de la liste des nominés pour les Kunde, le 3 avril 2025, Dez Altino découvre avec étonnement son nom dans la catégorie meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle. Il affirme avoir adressé deux lettres au commissariat général pour demander expressément le retrait de son nom. Sans réponse, et après une tentative de médiation qui a échoué, il dit avoir été contraint de se tourner vers la justice.
« Je leur ai écrit, supplié, même mon avocat leur a envoyé une lettre mais rien. Pour ma dignité, je n’ai pas le choix », confie-t-il dans une publication sur sa page Facebook. Il dit faire confiance à la justice burkinabè pour trancher cette affaire qu’il considère comme une violation de ses droits.
Cette situation inédite, si on peut le qualifier ainsi, soulève des questions sur la liberté des artistes à disposer de leur image et à décider de leur participation à de telles compétitions. Elle pose également un débat plus large sur la gestion et le respect de la parole des acteurs culturels dans les grandes cérémonies nationales.
En attendant la décision de la justice, le monde culturel retient son souffle, dans un contexte où la reconnaissance artistique ne devrait jamais se faire au détriment du libre arbitre.
Sonia Nikiema
CS Médias